Cadavres: L'énergie du futur
C'est avec un sourire en coin que j'apprends que les raffineries de Montréal polluent presque autant que les autos. En effet, un inventaire réalisé pour la ville de Montréal indique que les raffineries de Shell et de Pétro-Canada constituent les deux plus grosses sources ponctuelles d'émissions de gaz à Montréal. Avec 19 % des émissions, elles contribuent presque autant aux changements climatiques que les émissions attribuables aux 4,1 millions de déplacements d'automobiles recensés chaque jour sur l'île.Selon une enquête du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, les trois principales sources d'émissions de gaz à effet de serre à Montréal sont, par ordre d'importance, les transports (49 %), les industries (28 %) et le parc immobilier (20 %). Notons également que la catégorie transports regroupe tant le transport des particuliers que le transport de marchandise.
À la lumière de ces informations, on est en droit de douter un peu
plus fort de toutes ces stratégies basées sur l'éco-consumérisme.
D'autant plus que les raffineries ici impliquées, respectent toutes les
normes gouvernementales en matières de rejets de gaz à effet de serre
comme le mentionnait au Devoir le porte-parole de Pétro-Canada, Andrew
Pelletier :
Les employés étaient très mécontents de la «mauvaise image» que les médias leur donnent dans cette affaire. Présenté ainsi, sans perspective des réalisations antérieures, a expliqué Andrew Pelletier, ça donne l'impression qu'on ne fait rien, alors qu'on respecte toutes les normes gouvernementales et qu'on en fait encore davantage. (Le Devoir, 17 juin 2007)
Une autre preuve que ce sont les politiques, lois, règlements et normes que le gouvernement Canadien devrait revoir, n'en déplaise aux biens pensant qui persistent à croire qu'un geste à la fois suffira.
Cadavres: Énergie du futur, les Yes Men frappent
Les Yes Men sont des activistes dont l'arme principale est le canular. Il y a quelques jours, les Yes Men ont à nouveau allumé un feu canularesque à GO-EXPO, la plus importante conférence canadienne de l'industrie pétrolifère.
Devant une respectable assemblée de 300 professionnels du secteur, Mike et Andy - s'exprimant respectivement au nom d'Exxon Mobil et du National Petroleum Council (NPC) - ont tenu publiquement des propos pour le moins surprenants. Le faux représentant du NPC a en effet présenté les résultats très attendus d'une étude ordonnée par Samuel Bodman, actuel secrétaire américain en charge de l'énergie. Dans son intervention, il a alerté l'opinion sur les risques énormes de catastrophe que faisaient courir à l'échelle mondiale les politiques énergétiques conduites par les gouvernements canadiens et américains. Il a cependant tenu à rassurer le public en annonçant que, dans le pire des scénarios possibles, l'industrie du pétrole resterait en mesure « de continuer à faire couler le pétrole » et qu'elle transformerait en milliards de bénéfice le prix des malheureuses victimes. Établissant un parallèle subtil entre les ressources tirées de la chasse aux baleines et celles susceptibles d'être dégagées d'un recyclage industriel du volume de chair humaine rendu disponible par une catastrophe, Shepard Wolff a, au nom du NPC, présenté le Vivoleum, un produit énergétique révolutionnaire inventé par Exxon Mobil et permettant de tirer un profit de l'exploitation des résidus des futurs cadavres. « L'usage croissant des énergies fossiles multiplie les risques d'un désastre, mais cela signifie aussi un potentiel accru en termes de matières premières disponibles pour la fabrication de notre Vivoleum. Grâce à ce système, l'essence continuera à couler pour ceux d'entre nous qui survivrons » a déclaré Florian Osenberg, le faux porte-parole d'Exxon Mobil.
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