Les Yes Men (Béni-oui-oui) sont deux activistes, Andy Bichlbaum et Mike
Bonanno, qui dénoncent le libéralisme par la caricature. Ils auraient,
cette fois, poussé le bouchon un peu trop loin…
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Mike Bonnano, un activiste des “Yes Men”, tend des bougies supposément fabriquées avec des restes humains. |
Pour une fois, leur imposture a suscité une réaction à chaud. Deux
activistes des Yes Men se sont fait expulser d’une grande conférence
sur l’énergie, la semaine dernière, alors qu’il achevaient de présenter
une solution originale au réchauffement climatique : la transformation
de cadavres en bougies. Des responsables de la Gas and Oil Exposition,
organisée à Calgary au Canada, ont interrompu les deux faux
représentants de l’industrie pétrolière alors qu’ils distribuaient au
parterre de professionnels présents des chandelles fabriquées selon eux à partir de la dépouille d’un volontaire, ancien employé d’ExxonMobil.
La supercherie a été découverte et la nouvelle a commencé à se
répandre : le Calgary Herald raconte le “canular” et les organisateurs
de la conférence déplorent la méprise, pendant que les Yes Men publient
des communiqués de presse ironiques, sur le site de Vivoleum. Ce
dernier est le faux programme de recherche qu’ont inventé ces
protestataires, habitués à se faire inviter à des conférences grâce à
des sites Internet factices, imitant par exemple celui de
l’Organisation mondiale du commerce.
Comme à leur habitude, une fois sur scène, les deux complices ont
exposé une théorie qui caricature le libéralisme pour le critiquer,
documents Powerpoint et vidéos à l’appui : la politique énergétique des
Etats-Unis, en favorisant le réchauffement climatique, va faire des
millions de morts, mais l’industrie a un “plan B”, a expliqué Andy
Bichlbaum, qui se faisait passer pour un responsable du National
Petroleum Council (NPC), qui représente le secteur.
Pour éviter ce “gâchis” et remplacer le pétrole appelé disparaître,
ExxonMobil et le NPC ont lancé la technologie Vivoleum, qui permet de
transformer la chair humaine en dérivé pétrolier, a-t-il poursuivi. Les
auditeurs y ont cru jusqu’à ce qu’on leur projette le témoignage d’un
faux employé d’ExxonMobil annonçant qu’il souhaitait être transformé en
Vivoleum après sa mort.
Malgré l’intervention de la police, les Yes Men n’ont écopé que
d’une petite amende . En échange, ils se sont offert une tribune pour
dénoncer ce qu’ils appellent la “sale” politique énergétique de
l’administration Bush et ses projets d’extraction pétrolière au Canada.
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