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| Festival de Sundance 2003
Festival de Toronto 2003
US Comedy Arts Festival 2004 - Prix du meilleur documentaire
Festival de Berlin 2004
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Le
3 décembre 1984, un nuage de gaz mortel s'échappe de l'usine Union
Carbide de Bhopal et décime la ville, faisant près de 20 000 victimes.
La toute-puissante firme chimique ne reconnaîtra jamais son erreur et
refusera obstinément de dédommager dignement les survivants.
Le 3 décembre dernier, pour le vingtième anniversaire du terrible
événement, un porte-parole de la Dow Cheminal, le groupe chimique
tentaculaire qui a depuis racheté Union Carbide, annonce sur la très
sérieuse BBC que sa firme reconnaît enfin l'entière responsabilité de
la catastrophe et annonce le versement de 12 milliards de dollars pour
réhabiliter le site et sauver les familles qui tentent toujours de
survivre dans la région.
Quelques heures plus tard, alors que la nouvelle s'est répandue
comme une traînée de poudre et s'est vue reprise par tous les grands
médias, la Dow Chemical, par la voix de l'un de ses porte-parole -
authentique celui-là - dément la réalité du précédent communiqué, et se
couvre de ridicule. Les Yes Me ont encore frappé et ont obligé ce
gigantesque conglomérat industriel à passer pour ce qu'il est…
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Loin du sensationnalisme de Michael Moore : les Yes Men. Le documentaire de Chris Smith, Dan Ollman et Sarah Price retrace l'épopée de ces activistes américains. Les compères Andy Bichlbaum et Mike Bonanno
usent et abusent d'un humour potache afin de démontrer les injustices
des institutions internationales telles que l'Organisation Mondiale du
Commerce. THE YES MEN raconte comment les deux hommes ont réussi à
communiquer leurs messages en se faisant passer pour des représentants
de l'OMC dans divers sommets.
Dans la même veine contestataire que Fahrenheit 9/11, THE YES MEN est pourtant bien différent du film du désormais célébrissime Michael Moore.
Là où Moore mêlait allègrement fiction et reportage, Smith, Ollman et
Price signent un véritable documentaire. Contrairement à Moore, les
réalisateurs ne se mettent pas en scène. Ils ne font que filmer et
écouter leurs protagonistes. Certes, le long-métrage fait l'impasse sur
certains aspects du combat des Yes Men. Mais il a le mérite de montrer
comment les deux héros parviennent à berner des milliers de personnes
avec un rien.
Les bricolages et le système D de nos activistes confèrent un charme
incontestable à leur lutte « petit budget ». La satyre et l'ironie de
Bichlbaum et Bonanno sont plus efficaces que les méthodes agressives de
Michael Moore.
Tels des gamins plongés dans la cours des grands de ce monde, Andy et
Mike s'amusent avant tout. Les Yes Men nous séduisent grâce à leur
simplicité et à leur enthousiasme inépuisable. Le documentaire est
parfois un peu bordélique mais Andy et Mike sont deux bonnes raisons
d'aller voir THE YES MEN.
Marie-Caroline Mabille
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" Hilarante, cette intervention accomplie avec le plus grand sérieux
n'en est pas moins inquiétante par l'absence de réaction qu'elle
suscite dans le public d'élites politiques et économiques qui y assiste
(…) "
Isabelle Regnier (article entier disponible sur le site du Monde)
" Ce poil à gratter, s'il n'est pas toujours bien ficelé et parfois
confus, a le mérite de montrer, tout en nous faisant rire, les aspects
les plus cyniques du libéralisme économique mondial. "
M.R. (article entier disponible dans Studio n°211, page 31)
" (…) parodie subtile du site de l'organisation mondiale (…) "
J.W. (article entier disponible dans L'express Mag n°2804, page 76)
" C'est une cinglante leçon de communication (…). Un bémol : ça n'ébranle pas grand-chose, sinon le petit monde des médias. "
François Gorin (article entier disponible sur le site de Télérama)
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Les
Yes Men sont un groupe d'activistes qui ont tout compris de notre belle
époque. Spécialisés dans l'imposture militante, adeptes du canular
anti-multinationales, ils utilisent l'ensemble des ressorts de la
communication pour tourner en dérision en poussant la logique de la loi
du marché jusqu'à la limite de rupture. Ils sont devenus mondialement
célèbres pour s'être fait notamment passer pour des représentants de
l'Organisation Mondiale du Commerce et avoir fait en son nom des
déclarations reprises par toutes les télévisions et lors de conférences
tenues dans le monde entier.
Ne reculant devant aucun gag ni aucune technique de
désinformation, ils ont infligé quelques cinglantes déconvenues aux
puissants de ce monde, les faisant passer à chaque fois pour ce qu'ils
sont vraiment au-delà des apparences et des discours.
Leur aventure est un réjouissant pied de nez à la mondialisation
inhumaine et nous rappelle qu'avec des idées et de la volonté, pas un
géant n'est à l'abri ! Le film THE YES MEN retrace leur fantastique
aventure, aussi drôle que révélatrice de notre société. Ce documentaire
terrifiant et jubilatoire est réalisé par l'équipe qui avait remporté
le Grand Prix du Jury au Festival de Sundance pour America Movie. Le
film contient aussi des interviews filmées exclusives de supporters et
d'activistes dont Michael Moore.
Tout commence lorsque Andy Bichlbaum et Mike Bonanno
créent un site Internet qui copie celui de l'Organisation Mondiale du
Commerce. Plusieurs personnes s'y trompent et le prennent pour le site
officiel de l'organisation. Les deux hommes font durer la plaisanterie
et se trouvent même bientôt invités en tant que représentants officiels
de l'OMC.
Amusés par l'idée de devenir les porte-paroles de l'organisation à
laquelle ils s'opposent sur le plan politique, Andy et Mike se
procurent des costumes dans des dépôts-ventes au profit d'œuvres
charitables. Après le déguisement, vient le discours. Il ne manqueront
jamais une occasion de choquer, tenant des propos extrêmes et d'un
cynisme absolu. Leur public, inconscient de leur véritable nature,
affronte leur humour noir qui met en lumière les pires aspects du
libéralisme économique mondial. Assez étrangement, les experts ne
démasquent par les faussaires et semblent d'accord avec les idées les
plus folles que défend le duo…
Leurs tentatives de choquer ne rencontrant pas assez de succès à
leur goût, Mike et Andy décident de changer de stratégie et s'attaquent
à l'une des plus grandes conférences économiques qui soient… Le carnage
ne fait que commencer !
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Tout commence par un site Internet…
Il était une fois deux activistes soucieux d'utiliser leurs nombreux talents sans perdre de vue leurs convictions… En 1999, Andy Bichlbaum et Mike Bonanno
créent un site Internet parodique qui imite celui de la toute-puissante
Organisation Mondiale du Commerce. Leur imitation n'est pas trop
mauvaise puisque, rapidement, des gens commencent à visiter leur site
sans réaliser qu'il s'agit d'une plaisanterie ! Certains n'hésitent pas
à poser des questions sur la libéralisation du commerce, et nos
imposteurs décident d'y répondre de leur mieux…
Quelque temps plus tard, des invitations à représenter l'OMC lors
de conférences, à participer à des colloques et des interviews
télévisées leur parviennent. Les Yes Men disent alors…oui ! THE YES MEN
suit leur parcours étourdissant, depuis le monde de l'art underground
jusqu'au cœur de la culture des grands groupes économiques. Cette
histoire vraie raconte comment deux hommes ne possédant aucune
formation économique mais beaucoup d'humour ont pu entrer dans le monde
de la politique commerciale internationale.
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Comment devient-on un Yes Man ?
C'est à la portée de beaucoup de gens ! D'abord, il suffit d'en avoir
assez de cette société consumériste régie par les seuls intérêts des
grandes compagnies. Si vous aussi, vous en avez marre d'être pris pour
un bon petit soldat consommateur, alors vous êtes mûr pour devenir un
Yes Man !
Ensuite, il faut être prêt à affronter le système, le plus souvent
par la dérision, sans avoir peur du spectaculaire. Plus vous irez loin
dans votre façon de tourner les multinationales en ridicule, plus vous
serez un grand Yes Man.
Quels sont les avantages de ces canulars par rapport à des manifestations plus traditionnelles ?
Affronter des sociétés ultra puissantes de plein fouet est
impossible. Elles sont richissimes, bardées d'avocats ; ce sont des
forteresses imprenables. Par contre, le décalage ente l'image qu'elles
souhaitent donner il est facile de se glisser. Nous avons choisi une
approche ludique et très frappante au regard des médias. Une
manifestation traditionnelle reste le moyen le plus logique d'affirmer
une opinion, mais pour avoir une chance d'être entendu, il faut réunir
énormément de monde, alors que dans notre cas, deux types avec un
costume font autant de bruit. Nous n'avons pas la prétention de
remplacer ou de supplanter les manifestations classiques. Nous sommes
juste complémentaires. De toute façon, chaque forme d'action est
nécessaire pour faire changer les choses. !
Qu'est ce qui motive les Yes Men ?
Les méthodes comme les objectifs des Yes Men sont aussi anciens que
le pouvoir lui-même. Critiquer ceux qui tiennent les rênes, avec le
sourire si possible, est heureusement une tendance universelle et
naturelle depuis la nuit des temps. Nous nous sommes juste adaptés aux
structures et aux moyens de communication de notre époque.
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