|
|
|
>
Portrait d'un activiste
|
|
|
|
Américain, altermondialiste émérite, Andy Bichlbaum, 41 ans, a fait
du canular médiatique et du stituationnisme flibustier des outils
politiques pour mieux dénoncer la logique absurde des décideurs du
marché. En fait, Andy Bichlbaum est un pseudo. "Mon vrai nom, qui n'est
pas vraiment secret, est Yuri Malinkovski : jardinier itinérant
spécialiste de plantes exotiques, admet le chef de file des Yes Men.
Mais c'est tellement dur comme nom à prononcer pour les Américains, et
tellement ordinaire comme métier, que j'ai préféré changer d'identité
avant d'embarquer sur ces pistes très glamour où les subtilités se
perdent si vite, si vite...".
C'est en 1999, deux semaines avant la tenue du sommet de l'Organisation
mondiale du commerce (OMC) à Seattle, que ce militant lance, avec Mike
Bonanno, ce mouvement. Leur première action est de créer un faux site
officiel de l'OMC que ministres et juristes internationaux de tous
poils inondent de demandes. Ils y répondent. Tout le monde est dupé.
Programmateur, Andy/Yuri, qui ne fait guère mystère de son
homosexualité, a d'abord joué les activistes queer. Il avait ainsi,
bien avant la création des Yes Men, troqué les scènes de combats virils
de jeux vidéos (remis en vente sans l'accord de la marque) par de
langoureux baisers entre hommes. Quant à Mike Bonanno, il avait placé
sur les étagères de supermarchés des poupées Barbie et GI Jo dont il
avait permuté les voix. De cet activisme du genre, bon enfant mais
symboliquement fort, est né cette nouvelle forme d'activisme. "Un mode
d'action qui peut surprendre énormément" admet Andy Bichlbaum.
| |
|
|
|