22 janvier 2006

REVENDICATION VIDEO DE L'ACTION DU SAMEDI 21 JANVIER

la video de l'action ici merci Andy




20 janvier 2006

les sept firmes examinées - Nike, Levi Strauss, H&M, C&A, Adidas, Otto Versand et Walt Disney - sont toutes coupables


DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS


Exposé écrit*/ présenté par la Ligue internationale pour les droits et la libération des peuples, organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif spécial


Le Secrétaire général a reçu l'exposé écrit suivant, qui est distribué conformément à la résolution 1996/31 du Conseil économique et social.
[15 janvier 2001]

Les droits économiques, sociaux et culturels: Le droit du travail violé par les entreprises transnationales


La Ligue internationale pour les droits et la libération des peuples (LIDLIP) s'est intéressée aux problèmes posés par les industries de l'habillement et des vêtements et chaussures de sport. Ce secteur se trouve en effet en pleine internationalisation, en raison des sources nouvelles de profit rendues possibles par les délocalisations des industries. Parmi les effets sur les travailleurs des pays d'accueil, on constate différentes formes de déni de justice et de violation des législations.

Dans son jugement, le Tribunal permanent des peuples (*) après avoir entendu des témoins venus de pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique Latine et d'Europe de l'Est, et après avoir pris connaissance de nombreux documents écrits résultant de recherches fiables, le Tribunal constate ainsi:

1. Des temps de travail excessifs
Dans tous les cas étudiés, de graves atteintes à la législation du travail en matière de temps de travail ont été rapportées : 60, 70 ou même 100 heures de travail par semaine; travail de nuit sans aucune prime; heures supplémentaires obligatoires, souvent sans que les travailleurs ne soient prévenus et avec menace de renvoi; non respect des jours de repos hebdomadaires.

2. Des rémunérations insuffisantes
Salaires inférieurs au minimum légal, lui-même souvent au-dessous du niveau de subsistance dans les pays des sous-traitants; déductions arbitraires faites aux salaires pour payer, la nourriture, le logement et le transport; paiement tardifs des salaires; pas de prime pour les heures supplémentaires; pas de compensations pour les accidents de travail; salaires réduits en cas de non respect d'objectifs de production trop stricts; amendes en cas d'absence minimes au travail; échelles des salaires différentes pour les hommes et les femmes.

3. Conditions de travail déplorables
Conditions de travail malsaines créées par la chaleur, les manques de ventilation, d'espace ou de protection, toutes causes de taux élevés d'accidents de travail; portes d'usines fermées à clé, avec tous les risques en cas d'incendie ou de tremblement de terre, etc.; manque aussi d'installations sanitaires, surtout pour les femmes; absence de crèches pour les enfants.

4. Violations de la législation du travail
Absence de contrats de travail; interdiction des syndicats; refus d'établir des conventions collectives; licenciements arbitraires sans compensation; non application des lois locales existantes relatives aux conditions de travail, au salaire minimum et à la sécurité; manque d'information autour des codes de conduite lorsqu'ils existent; déni de droit de grève.

5. Non respect de la dignité humaine
Absence d'intimité dans les usines; licenciement des femmes enceintes; restrictions dans l'utilisation des installations sanitaires; interdiction du mariage pour les filles; harcèlement sexuel des travailleuses à l'intérieur et à l'extérieur de l'usine; travail des enfants dans les ateliers ou chez eux pendant parfois plus de 10 heures par jour, souvent dans des conditions très malsaines; châtiments corporels; usines fermées à clé et quasiment transformées en prisons."

Dans ses conclusions, le Tribunal reconnaît que ces situations, pour être "analogues aux conditions sociales qui existaient en Europe et en Amérique du Nord au 19ème siècle", n'en sont pas moins celles qu'impose partout et à toutes époques le capitalisme "sauvage", c'est-à-dire non contré par la résistance ouvrière. Si les entreprises s'en défendent en citant les nécessités de la compétitivité et en reportant les responsabilités sur leurs sous-traitants locaux, le Tribunal en rend également responsables les politiques néo-libérales des Etats, lesquelles réduisent leurs propres capacités à protéger leurs populations. Il conclut cependant finalement que

« les sept firmes examinées - Nike, Levi Strauss, H&M, C&A, Adidas, Otto Versand et Walt Disney - sont toutes coupables non seulement d'infractions à plusieurs dispositions du droit du travail, mais aussi d'un manque de respect de la dignité humaine, et donc de violations de droits de l'homme fondamentaux. D'après les informations reçues par le Tribunal, de telles pratiques sont courantes parmi la majorité des sociétés du secteur. Les codes de conduite élaborés par les sociétés n'ont jamais été rédigés en collaboration avec les travailleurs locaux. La plupart du temps, les travailleurs ignorent même l'existence de tels codes et, le pire de tout, ces codes ne sont bien souvent même pas respectés. Leur contrôle reste souvent théorique et les organismes soi-disant indépendants chargé de cette tâche ne sont pas constitués par les premiers concernés, c'est-à-dire les travailleurs eux-mêmes, et le sont encore moins pour ne pas dire jamais par les syndicats. La plupart du temps, les sociétés jouissent en ces matières de la plus complète impunité. De nouvelles formes de pression sont donc nécessaires pour faire changer ces situations insoutenables."

Dans son verdict, le Tribunal:

"- identifie l'affaiblissement des syndicats et des Etats et la concentration accrue du pouvoir entre les mains de sociétés transnationales comme les éléments déterminant les droits des travailleurs […], et exprime des craintes sérieuses pour l'avenir des droits des peuples, tout en sanctionnant l'obligation constante des Etats à protéger ces droits;
- condamne les atteintes généralisées aux droits des travailleurs dans l'industrie de l'habillement ainsi que des vêtements et chaussures de sport, atteintes portant sur la liberté d'association, la négociation collective, l'égalité salariale, le minimum vital, la dignité au travail, la salubrité et la sécurité des lieux de travail, tous ces droits étant énoncés dans les conventions de l'OIT, la Déclaration universelle des droits de l'homme, la Déclaration universelle des Droits des Peuples et dans d'autres accords internationaux;
- condamne l'exploitation, la discrimination sur le lieu de travail et le manque de mesures concrètes pour empêcher le harcèlement sexuel des femmes, lesquelles représentent 80 pour-cent de la main d'oeuvre dans l'industrie de l'habillement;
- condamne le recours au travail des enfants, qui est interdit tant par les accords internationaux déjà mentionnés que par la convention sur les droits de l'enfant, mais qui se pratique encore couramment dans ces industries malgré les démentis de grands fabricants et distributeurs;
- condamne également le recours au travail forcé, qui est interdit par la convention n°29 de l'OIT et par d'autres mesures internationales mais qui, au vu des preuves présentées au Tribunal, persiste dans l'industrie de l'habillement;
- condamne l'utilisation par de grandes sociétés de la confection de codes de conduite visant à dissimuler les véritables conditions de travail régnant dans le secteur [...], et à déforcer les législations et réglementations nationales plus strictes que les codes élaborés par ces sociétés;
- condamne le recours généralisé par ces mêmes sociétés à des entrepreneurs et à des sous-traitants afin de se dégager de toute responsabilité vis-à-vis des conditions dans lesquelles les biens qu'ils commercialisent sont fabriqués, et d'exacerber l'insécurité de l'emploi parmi les travailleurs;
- [...]
- encourage [...] les mouvements des droits de l'homme à intenter des actions en justice contre les sociétés de la confection et à utiliser d'autres formes de pression pour empêcher ces sociétés de continuer d'exploiter les travailleurs qui produisent les biens qu'elles commercialisent;
- préconise la poursuite des efforts visant à formuler et mettre en oeuvre des codes de conduite dans l'industrie de l'habillement énonçant des norme justes et pertinentes pour les conditions de travail, ainsi que des efforts visant à instaurer des mécanismes d'application et de contrôle auxquels les travailleurs peuvent faire confiance et qui garantissent des réparations rapides et équitables en cas de non respect de codes de conduite."


(*) Le Tribunal Permanent des Peuples a été créé en 1979 par un groupe de personnalités, de nationalités et de formations diverses, à l'instigation du sénateur italien Lelio Basso (1903-1978), ancien membre du Tribunal Russell. Fonctionnant comme tribunal d'opinion, cette instance internationale reçoit les plaintes de peuples soumis à l'injustice à un titre quelconque. En tant que tel, le Tribunal prétend combler une lacune de l'ordre juridique international en matière de droits des collectivités nationales ou des minorités ethniques. Depuis sa création, il a ainsi instruit et délibéré à propos d'une trentaine de cas. Dans le cadre des activités d'entreprises transnationales, il a consacré spécialement une session aux problèmes posés par les industries de l'habillement et des vêtements et chaussures de sport (Bruxelles, 30.4. au 5.5.1998).

PROJECTION DEBAT LIBEREZ LES ENFANTS


PROJECTION DEBAT LIBEREZ LES ENFANTS

mercredi 8 février | à partir de 19 h 30 | à La Passerelle 3 rue Saint-Hubert Paris 11e m° Rue Saint Maur

> PROJECTION
L'Enfant prisonnier (1975) de J.-M. Carré
Sous forme de fiction, une analyse des aberrations que subit inconsciemment un enfant de neuf
ans dans sa vie quotidienne et les conséquences dans ses rapports avec les autres enfants et dans
sa future vie d'adulte.

> DÉBAT
autour du n° 8 d’offensive
avec Laurent Ott
Educateur, enseignant, auteur de Travailler avec les familles, L'Ecole au piquet et Les
enfants seuls et fondateur de l'association Intermèdes.

Suivi de la
> PROJECTION
Bonaventure, un cas d'école (2001) de M. Granier
Accompagner les enfants sur le chemin de la vie, sans les soumettre, sans les séduire, telle pourrait être une des
devises du centre éducatif libertaire bonaventure en activité de 1993 à 2001.

17 janvier 2006

fashion victime ?

Tu es une fashion victime ? Ce n’est pas grave. Ce n’est qu’un légère intoxication mentale liée à la méconnaissance de la production des fringues, chaussure et autres accessoires par les multinationales et à une consommation excessive de publicité. Ne t’en fais pas trop, ça se soigne.

Comment ? On te propose trois type de thérapies :

- la thérapie "lentement mais sûrement" : tu prends un peu de recul et tu analyses la société dans laquelle tu vis, les comportement de masse, le sens de la consommation et ton rapport à la publicité, cela peut prendre un certain temps mais c’est très efficace et ça libère pas mal le cerveau et le reste ..

- la thérapie "plus vite, mais pas trop" : tu veux rester une fashion victime mais ethique, il suffit d’achèter dans les magasins de seconde main et les brocantes et comme cela tu ne collabore pas avec (toute cette merde néo-libérale (voir ci-dessous)

- la thérapie "vite je suis préssé/e, par ou est la sortie ?" tu veux reprendre ta vie en main, ne plus te faire voler par les multinationales, arrêter les dégâts du capitalisme dans ton cerveau, dans ton corps, dans ta maison, dans ta famille et parmi tes ami/es, et en vitesse ? Pas de problème, seul(e) ou avec tes amis(es) dévèrses massivement des bombes puantes dans leurs magasins.

Etre branché c’est jamais que jouer l’éclaireur au service de la matrix marchande parce que, après tout, la branchitude ne sert qu’à te vendre plus cher des produits dont tu n’as rien à foutre. Si tu captes ça, c’est que tu es déjà guéri/e.

Haine&Mort

Peut-on se payer le luxe de fréquenter H&M ?

H&M, ici en Europe, c’est des travailleurs qu’on prend, qu’on presse et qu’on jette. Le management "fun" multiplie les petits-chefs-sans-statut qui montrent les griffes pour peut-être avoir accès à une formation qui n’arrive souvent jamais. Les fausses promesses sont la règle. Ce qui se cache derrière les sourires mièvres des directeurs des ressources humaines, des managers, derrière leur volonté de gérer au mieux leur équipe de précaires : augmenter le chiffre d’affaires. A l’intérieur des magasins, certains passent (les étudiants, les diplomés en attente d’un autre boulot adapté à leur qualification) et d’autres restent, essaient de se faire au rythme d’usine, à la surveillance de chacun par chacun, à leurs problèmes de dos, aux jambes lourdes. Courir, courir... Se faire jeter comme une merde ou être poussé à la démission, Cela s’appelle le turnover. H&M a érigé le turnover en mode de gestion des conflits du travail. D’autant qu’un turnover important évite d’avoir à payer les garanties liées à l’ancienneté. Chez H&M, on n’aime pas trop les syndicats, même si l’on est bien obligé de s’adapter aux législations locales.

Aux Etats-Unis, la multinationale ne se gêne pas pour licencier les partisans du syndicalisme. Les salaires des travailleurs des magasins et du centre de distribution sont si bas que beaucoup de ces travailleurs vivent en-dessous du seuil officiel de la pauvreté. Il est bien évident qu’à ces niveaux les employés de H&M ne peuvent même pas s’offrir une assurance médicale.

Ce que se permet H&M en Asie est dégoûtant. Selon le Bureau International du Travail, les violations du droit du travail par H&M sont innombrables. Par exemple, aux Philippines, la multinationale a fait travailler des enfants et au Bangladesh, elle a interdit les syndicats, imposé jusqu’à 80 heures de travail par semaine, fait travailler sans contrats, tout en ignorant le salaire minimum.

L’exploitation des travailleurs par H&M nous agace. On en a plus que marre du concept de travail kleenex : nouvelle forme de travail hyperflexible qui s’impose comme norme sur le marché de l’emploi. On en a marre des conditions de travail précaires, de l’instabilité et de l’insécurité de nos fins de mois. Travailler pour vivre ou vivre pour travailler ?

C’est ça le prix à payer pour s’acheter des vêtements pas chers.

Pour vendre pas cher, il faut broyer des être humains, polluer la terre, l’eau et l’air.

Boycotter H&M, c’est rendre un peu de dignité et de vie aux travailleur/ses précarisé/es.

Achetons des vêtements de seconde main.

Et libérons-nous de cette machine à broyer nos vies.

Mayday Mayday !!!

Travail domestique

Spots publicitaires sur le travail domestique des enfants

- disponible en espagnol seulement, sous-titré en anglais
- connexion bas débit: fiché RM, RealPlayer version 9 nécessaire
- connexion haut débit: fiché MPEG



Parmi plus de 200 millions d'enfants travaillant dans le monde, il est impossible de savoir combien sont exploités dans le service domestique. L'OIT estime toutefois, qu'il y a plus de filles travailleuses de moins de 16 ans dans le service domestique que dans toute autre catégorie de travail.

Le travail domestique des enfants se réfère à toutes situations où les enfants sont engagés pour accomplir des tâches domestiques au foyer d'une tierce personne ou d'un employeur à des fins d'exploitation. Toute forme d'exploitation extrême - qui inclus le trafic, les situations assimilées à de l'esclavage ou du travail dangereux et nuisible à la santé physique ou morale de l'enfant - est considérée comme une des pires formes de travail des enfants.

Quasi sans exception, les enfants qui sont dans le service domestique sont victimes d'exploitation, souvent sous toutes sortes de formes différentes. Ils sont exploités économiquement : forcés à travailler de longues heures sans repos, avec peu de salaire ou pas de rémunération. Ils sont exploités parce qu'ils n'ont, de façon générale, pas de protection sociale ou juridique, et souffrent de conditions de travail pénibles. Ils sont systématiquement privés du droit international auquel ils ont droit en tant qu'enfant, y compris le droit de s'amuser, le droit à la santé, à la protection contre les abus sexuels ou le harcèlement, au droit de visite de ou à leurs familles, de se regrouper entre amis, de disposer d'un logement décent et d'être protégés contre les abus physiques et moraux.

Lorsqu'un enfant de moins de 18 ans est employé à des travaux domestiques dangereux, il est victime de l'une des pires formes de travail des enfants qu'il convient d'éliminer de toute urgence. C'est également vrai quand l'enfant a été illégalement contraint d'intégrer le service domestique, est astreint à la servitude pour dettes ou est l'objet d'autres pratiques apparentées à l'esclavage. Dans le présent rapport, le terme « pire forme de travail domestique des enfants » s'applique à ce type d'exploitation pour traduire le risque extrême auquel l'enfant est exposé ainsi que la nécessité d'une élimination immédiate, comme le préconise la convention (no. 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999.

Découvrez l'intervention de Yannick Simbron (résumé vidéo en Real Player)

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http://www.cite-sciences.fr/travail/TRAVAIL/DOCS/Travail010405.doc
Plus de 250 millions d'enfants de 4 à 14 ans sont conduits aujourd'hui à effectuer des travaux, souvent dangereux et nuisibles à leur développement.


Yannick Simbron, directeur de la représentation en France du Bureau international du travail (BIT) de 1991 à 1997.

La microplanification améliore la vie des enfants dans l'Inde rurale

http://www.unicef.org/french/videoaudio/ramfiles/5420h_indiamicroplan.ram

Par Rob McBride

BANGALORE, Inde, 5 janvier 2006 - Suguna, qui est âgée de douze ans, est assise sous un arbre avec ses camarades de classe, dans le village d'Irudalam. Leurs voix s'unissent à celle de leur enseignant, dans un chant doucement rythmé, qui s'insinue entre les maisons rudimentaires de cailloux et de boue de cette communauté traditionnelle. Suguna suit avec sa classe un cours de transition, conçu pour permettre aux enfants qui ont abandonné l'école de continuer à étudier - dans l'espoir de les ramener plus tard à l'enseignement formel.

Obisilamy, le père de Suguna, lui a fait quitter l'école, lorsque sa femme Radhamma a donné naissance à leur quatrième enfant. C'est à Suguna, en tant que fille aînée, qu'est revenue la tâche de s'occuper de l'enfant, pendant que sa mère continuait à travailler pour un salaire quotidien de 30 roupies (environ 0,70 dollar U.S).

Suguna est à présent de retour à l'école, grâce au succès d'un projet de microplanification ambitieux. Ce projet, appuyé par l'UNICEF et ses partenaires locaux, vise à promouvoir un modèle de développement communautaire, axé particulièrement sur les besoins des enfants.

La microplanification repose sur l'engagement de tous les membres de la communauté dans le recensement des problèmes - avant d'entreprendre de les résoudre.En cinq jours de travail intensif, tous les indicateurs essentiels de la situation sanitaire d'une communauté sont évalués et un plan détaillé permettant d'améliorer la vie est préparé. Puis des groupes bénévoles s'attaquent à la tâche de faire changer les choses.

La microplanification se concentre sur les besoins de l'enfant

« Dans le cadre de ce processus, les adultes vont parvenir à savoir ce que sont les droits des enfants », déclare Madhayan, un animateur de groupe qui participe à la mise en ouvre de la microplanification sur le terrain pour le compte de son organisation non gouvernementale (ONG), « Myrada », un partenaire local de l'UNICEF. « Un parent ne doit pas se contenter de nourrir et de loger son enfant », poursuit-il, « il a beaucoup plus à faire ».

Suguna aurait grandi sans éducation et serait restée analphabète, sans la pression de la communauté locale sur son père.

« L'enseignant m'a dit qu'elle travaillait bien en classe », a indiqué Obilisamy. « Et après qu'il me l'ait demandé deux ou trois fois, j'ai finalement accepté qu'elle retourne à l'école ».

« Je suis heureuse d'être de retour en classe avec mes camarades », nous dit Suguna.

De petits progrès peuvent conduire à de grands changements

Il est évident que la microplanification peut améliorer de bien des façons la vie des villageois. Pushpa, une bénévole de 19 ans, a appris les avantages de l'allaitement maternel lors d'une formation à la microplanification. Grâce à ses connaissances, elle est parvenue à convaincre une mère, qui venait d'avoir son enfant, de continuer un allaitement exclusif jusqu'à ce que le bébé atteigne l'âge de six mois, au lieu d'introduire du lait de vache dans son alimentation.

« Je m'acharne à transmettre tout ce que j'ai moi-même appris aux autres personnes du village, de telle sorte qu'elles puissent en profiter elles aussi et être en bonne santé », a dit Pushpa.

« Il y a eu beaucoup de changements au village », raconte Vijaya, une mère qui tient son fils Jaipaul dans les bras. « On m'a dit combien il était important d'allaiter mon enfant durant les six premiers mois, et c'est ce que j'ai fait. Maintenant, le bébé va très bien », ajoute-t-elle, alors qu'une autre bénévole, Krishnaveni, attend à côté de montrer à une autre mère comment pratiquer le test permettant de vérifier si le sel est iodé.

À partir de ces petits progrès, on espère parvenir à un grand changement dans les régions rurales de l'Inde. Un total de 16 districts, dans toute l'Inde, participent à cette expérience sociale. Mais nulle part ailleurs l'abîme entre l'Inde ancienne et la nouvelle n'est aussi visible qu'ici, à Krishnagiri. À seulement une heure de route du nouveau centre de hautes technologies de Bangalore, la vie rurale semble être restée hors du temps. On espère que la microplanification améliore au moins la situation, en particulier celle des enfants, dans ce village indien typique, dont les habitants manquent d'une bonne partie des équipements et des installations qu'utilisent à présent leurs cousins de la ville.

Quand les soldes créent de drôles de polémiques

http://www.baudetcook.com/projects/parismanif/preview3.htm

Nous ne pouvons pas en France multiplier les ventes à perte. » Le ministre des PME et du Commerce, Renaud Dutreil, s’est dit hier favorable au maintien de deux périodes de soldes par an. Il s’oppose donc directement au ministre des Finances qui a, lui, suggéré de multiplier les périodes promotionnelles. L’idée de Thierry Breton a d’ailleurs provoqué un tollé chez les petits détaillants, alors que les chaînes s’y sont montrées plutôt favorables.

Hier, à Paris, le départ des soldes a soulevé un autre type de réaction. Un groupe d’activistes baptisé « Utiliser des Mômes Pue » (UMP) s’est attaqué à deux magasins parisiens rue de Rennes (6e), Gap et H&M. Ils ont, à la surprise des clients, disséminé des bombes puantes à retardement et glissé des tracts expliquant leur action : dénoncer les enseignes « utilisant des enfants des pays pauvres pour fabriquer leurs produits ». « Pour avoir des prix les plus bas, les enseignes accentuent la pression sur les sous-traitants. Au final, l’espérance de vie des ouvriers baisse. Les clients sont complices en voulant changer de jeans dix fois par an », développent-ils.

Parmi eux hier, un membre de la Brigade activiste des clowns (BAC), qui a passé au Kärcher la mairie de Neuilly, des anti-4 x 4 et Ahmed Meguini, leader de manifestations contre Le Pen en 2002. « Notre objectif est que ces actions se reproduisent en province, comme celles contre les 4 x 4. D’autres actions sont prévues samedi », a déclaré un activiste. Les clients sont donc avertis et les RG aussi, présents hier. Arnaud Sagnard

HNS-info

http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=7242

Dossier Libérez les enfants

L’invention de la catégorie enfance

L’apprentissage de la soumission

L’âge de toutes les dominations

Dépasser la famille

La solitude des enfants

L’enfant roi... de la consommation

Dans le ventre de l’ogre

Une république éducative

Pour une autre enfance

Comment combattre efficacement l'exploitation des enfants au travail dans les pays du tiers-monde?



Comment faire appliquer leurs droits à toutes les petites mains contraintes à courber l'échine sous le poids de la pauvreté? A partir des ces questions s'ajoutent les initiatives, toujours plus nombreuses en France, des citoyens exigeant un code de bonne conduite de produits importés.

  1. Enquête
  2. Balises
  3. Les ballons du Pakistan
  4. Jouez le jeu, faites gagner les droits de l’Homme!
  5. Unicef La voix des jeunes Les enfants au travail
  6. La marche mondiale contre le travail des enfants - De l'exploitation à l'éducation
  7. Loi visant à interdire l’achat par les établissements scolaires et les collectivités locales des fournitures fabriquées par des enfants dans des pays où les droits de l'enfant ne sont pas respectés

Loi visant à interdire l’achat par les établissements scolaires et les collectivités locales des fournitures fabriquées par des enfants dans des pays où les droits de l'enfant ne sont pas respectés

Le jeudi 19 novembre 1998, l'Assemblée nationale française a adopté le projet de loi issu du travail du parlement des enfants du 16 mai 1998
Vous pouvez trouver le texte du projet à http://www.assemblee-nationale.fr/2/propositions/pion1069.htm et le débat sur le texte à www.assemblee-nationale.fr/2/cra/98111915.htm

Enquête.

Dans le monde, ils sont quelque 250 millions. Petits domestiques, petits artisans, petits paysans, petits métiers de la rue, petits ouvriers. Ce sont les enfants travailleurs. Des travailleurs d'un genre un peu particulier puisque, généralement, sans vrai salaire (au mieux, une rétribution est versée à leurs parents), sans contrat, sans droit, entièrement au service de leur employeur. Ainsi "formés", ce sont pourtant les travailleurs de demain...

Même si elle ne suscite pas encore la mobilisation que l'on serait en droit d'attendre, l'exploitation économique de l'enfance est désormais perçue comme l'une des atteintes à l'humanité les plus intolérables de cette fin de siècle. Des scandales, régulièrement, défraient la chronique, tel celui (1)de l'utilisation massive de main-d'oeuvre enfantine, au Pakistan, pour la confection des ballons de football vendus par les plus grandes marques d'articles de sport.

Associations, syndicats, gouvernements s'emparent du problème, multiplient les initiatives. Le travail des enfants devient même thème publicitaire: combien d'entreprises de commerce garantissent aux consommateurs que tel ou tel de leurs produits est libre de tout travail d'enfant? Mais, au-delà de la condamnation morale et au-delà des simples coups de pub, comment combattre effectivement l'exploitation de cette humanité en devenir?

Définir le remède suppose d'établir un juste diagnostic. Et, pour cela, de s'entendre d'abord sur le choix des mots, avertit Bernard Schlemmer, chercheur, qui a dirigé la publication d'un ouvrage de référence sur la question (2)."Plutôt que du travail des enfants -qui, en soi, n'est pas inconcevable- je préfère parler de "l'exploitation des enfants au travail", dit-il. Car, "du coup, on pose le problème dans sa dimension réelle: celle du droit au travail. C'est bien parce que le travail devient de plus en plus précaire, déréglementé, qu'il y a exploitation des enfants; sinon, ils ne devraient jamais être employés dans ces conditions-là".

L'exploitation peut prendre des formes diverses, mais toutes ont un dénominateur commun: elles sont engendrées par la pauvreté. Pauvreté des pays dits en voie de développement, asphyxiés par la dette extérieure, par la baisse des prix des matières premières, leurs principales ressources, par les plans d'austérité (les fameux PAS, plans d'ajustement structurel) que leur imposent leurs bailleurs de fonds du FMI, de la Banque mondiale. Pauvreté des populations: devant la baisse de leurs revenus, les familles sont poussées à engager un nombre plus grand de leurs membres sur le marché du travail, enfants inclus.

Pauvreté des systèmes éducatifs dont la crise, entraînée par les réductions budgétaires, elles-mêmes consécutives à l'application des PAS, provoque un sensible recul de la scolarisation dans le tiers-monde depuis le milieu des années quatre-vingt, après deux décennies de progrès, et, du coup, renforce la tentation de mettre les enfants au travail, au moins partiellement: un sur deux, selon les études du BIT, conjugue école et boulot.

La gamme des activités exercées est étendue. Depuis les tâches domestiques, apparemment "douces" (quête d'eau, de bois, travaux ménagers pour les filles), en réalité souvent lourdes de menaces pour la santé, le développement de l'enfant, jusqu'au quasi-esclavage de la "servitude pour dette" (voir balises), ou l'exploitation sexuelle, en passant par le travail aux champs, dans les ateliers et les usines. Le plus souvent, cependant, indique Michel Bonnet, expert auprès du BIT, "ils ne sont pas insérés directement dans la production, mais employés dans une activité de service", aux côtés des adultes (rangement, nettoyage, surveillance, etc.).

Une minorité d'enfants (10% à 20%) sont utilisés dans l'industrie. Et la plupart de ceux-ci travaillent pour le marché intérieur. Une partie est cependant "connectée" avec le commerce mondial: selon des estimations, les produits incorporant du travail d'enfant représentent 5% de ceux que le tiers-monde exporte.

Cette donnée permet de relativiser la portée d'actions de boycott, parfois préconisées dans les pays du Nord. Un type d'action, de surcroît, à manier "avec prudence", souligne l'UNICEF, rejointe en cela par les spécialistes du problème et d'autres ONG qui évoquent le précédent "Harkin", du nom de ce sénateur américain qui, en 1992, avait déposé un projet de loi prévoyant l'interdiction d'importer des vêtements fabriqués par des enfants au Bangladesh: cela a suffi pour entraîner le licenciement de 50.000 petits travailleurs, dont bon nombre ont alors été relégués vers des activités plus dangereuses. Le chercheur Bernard Schlemmer voit néanmoins "un progrès" dans les appels à l'action des consommateurs qui, de plus en plus, ciblent "non les sous-traitants, mais les grandes firmes du Nord". C'est le cas des initiatives en faveur de l'adoption par ces entreprises d'un "code de conduite" pour éliminer progressivement l'exploitation des gosses (voir article sur la campagne de Libère tes fringues!).

Elles prennent appui sur la force de frappe de consommateurs qui se veulent de plus en plus citoyens pour exiger la transparence sur les conditions de fabrication des produits commercialisés, pour imposer "de l'éthique sur l'étiquette". Encore faut-il, alors, que le respect du code puisse être contrôlé sur place. Sous peine, dans le cas contraire, de voir cette démarche détournée, transformée en opération publicitaire. L'application de l'accord pionnier qui vient d'être conclu, suite à l'affaire des ballons du Pakistan, entre les patrons de l'industrie mondiale et locale des articles de sport, d'une part, le BIT et l'UNICEF, d'autre part, sera riche d'enseignements.

En tout état de cause, "à la fin, cela repose sur le pouvoir des travailleurs, souligne l'expert Michel Bonnet: on ne peut imaginer d'avancée sur le travail des enfants sans avancée du syndicalisme, sans développement de la citoyenneté, de la responsabilité". Et de prendre pour référence le mouvement des femmes de ces deux dernières décennies: "Si nous avons davantage d'informations sur le travail des gosses, si on progresse un peu dans l'analyse du phénomène, c'est parce que les femmes se sont battues pour faire reconnaître leurs droits par rapport aux hommes. Et que, tout d'un coup, quand on les aide, elles se disent: "C'est la même chose pour les enfants vis-à-vis des adultes."

Une autre forme d'action, de plus en plus mise en avant, consiste à revendiquer l'insertion d'une "clause sociale" dans les accords commerciaux internationaux, qui prohiberait le travail forcé, celui des enfants, et autres violations des droits de l'homme fondamentaux. Défendue par des syndicats, elle est controversée. Des gouvernements de pays du Sud reprochent aux dirigeants d'Etats du Nord de vouloir faire de cette "clause" une arme à peine déguisée de protectionnisme. A l'inverse, cette critique peut masquer la défense d'intérêts inavoués de la part de régimes autoritaires, corrompus du tiers-monde.

Michel Bonnet voit deux défauts dans cette forme d'intervention: "Cela augmente différence de pouvoir, politique et économique, entre grandes puissances et tiers-monde: la clause, on va l'imposer au Tchad, mais le Tchad ne pourra nous l'imposer; ensuite, par cette clause, on veut imposer à un gouvernement une façon de traiter la population sans permettre à celle-ci de prendre part au processus d'élaboration de la norme." Dès lors, "si, théoriquement, cela peut entraîner une amélioration transitoire, le fondement même de la solution -la reconnaissance de la démocratie, du pouvoir des travailleurs- est encore affaibli".

Lorsqu'on l'interroge sur l'action à mener, dans un pays comme la France, pour faire reculer effectivement l'exploitation des petits, Michel Bonnet répond d'abord: "Nous avons besoin d'un engagement politique pour imposer, par exemple, l'arrêt ou la transformation des plans d'ajustement structurel pour contrer Maastricht" qui, en propageant la déréglementation, va, pronostique-t-il ensuite, "faire monter le travail des enfants".

L'espoir réside "dans la convergence des luttes contre les tendances actuelles de la globalisation, du libéralisme économique à tout crin", renchérit Bernard Schlemmer. "Le combat est à mener, dit-il, pour le droit du travail à l'échelon mondial." Il faudrait "considérer que les enfants travailleurs ont les mêmes droits que les autres, avec des caractères spécifiques liés à leur fragilité". Droit de s'organiser, de se syndiquer, de protection vis-à-vis des travaux dangereux ou trop durs, de limitation des horaires...

Les spécialistes du problème en sont bien conscients: une telle démarche implique d'opérer "une révolution conceptuelle", de regarder l'enfant, non comme un être à part, passif, mais comme un être humain à part entière, un acteur social, susceptible d'exercer des droits. C'est d'ailleurs, fait observer Bernard Schlemmer, le sens des évolutions constatées au BIT ou à l'UNICEF. Et la Convention des droits de l'enfant adoptée par l'ONU représente de ce point de vue un solide point d'appui. Elle devrait être complétée par une autre convention, en cours d'élaboration, destinée à "éliminer les formes les plus préjudiciables" du travail des enfants, esclavage, servitude pour dettes, prostitution, travaux dangereux. Autant de progrès à mettre à l'actif de la pression croissante des opinions publiques occidentales, mais aussi, relève Michel Bonnet, de la mobilisation multiforme que l'on constate dans les pays du tiers-monde où fleurissent les organisations non gouvernementales prenant en charge le problème, où apparaissent même des syndicats de prolétaires en herbe. Iqbal Masih, cet enfant pakistanais, assassiné à l'âge de douze ans, alors qu'il luttait au sein d'un Front de libération du travail des enfants après avoir été lui-même exploité dans le tissage de tapis, n'est pas mort pour rien. Les petits forçats du travail sont de moins en moins seuls, de moins en moins démunis.

Yves Housson dans L' Humanité Dimanche n°376, du 29 mai 1997

(1) "Humanité Dimanche" n° 327, du 20 juin 1996.
(2) "L'Enfant exploité. Oppression, mise au travail, prolétarisation", sous la direction de Bernard Schlemmer, éditions Karthala-ORSTOM, 522 pages, 180 francs.

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Balises

* La Convention n°138 de l'Organisation internationale du travail fixe à quinze ans l'âge minimum d'admission à l'emploi. Seuls 49 des 173-pays membres de l'OIT l'ont ratifiée.

*L'article 32 de la Convention de l'ONU reconnaît le droit de l'enfant d'être protégé contre l'exploitation économique et de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à son développement physique, mental, (...) ou social.

* En Europe: le gouvernement conservateur du Royaume-Uni a toujours nié le travail illégal des enfants. Mais des études récentes, réalisées en millieu scolaire, révèlent qu'une majorité d'élèves ont, au cours de leur scolarité, occupé un emploi et que la majorité l'exerce illégalement. Livraisons de journaux, de lait sont des jobs traditionnels d'enfants outre-Manche, mais, du fait de la logique du marché, ils tournent à l'exploitation: les enfants travaillent avant 7 heures le matin et après 19 heures, limites légales, sont substitués à des adultes, avec des revenus inférieurs. En France, il n'existe pas d'étude mais, selon Bernard Schlemmer, il est tout à fait probable que la situation devienne la même. En Europe du Sud (Portugal, Italie), les enfants ont toujours été relativement nombreux à travailler contre rémunération, note le BIT. En Europe de l'Est, la transition à l'économie capitalise a entraîné une forte remontée du phénomène.

* Au Pérou, un mouvement national des enfants et adolescents travailleurs (NAT) s'est constitué; regroupant 7.000 gamins, il est encadré par des organisations qui leur offrent un programme éducatif, un suivi sanitaire, des activités culturelles, des ateliers de formation professionnelle. Parmi elles, le Manthoc, mouvement de fils d'ouvriers chrétiens est une organisation d'enfants qui se dirigent eux-mêmes: ils se retrouvent dans des foyers, à Lima, pour traiter de leurs problèmes, chercher des solutions (emploi, repêchage scolaire, etc.), programmer des activités communes.

* La servitude pour dette: un système en vigueur surtout en Inde, des parents endettés cèdent l'enfant moyennant argent, et c'est le travail de l'enfant qui est censé rembourser; mais l'employeur retient sur ce salaire les frais de nourriture, de logement, les amendes infligées en cas de faute. La dette ne s'éteint jamais. Le gosse est esclave.

Yves Housson dans L' Humanité Dimanche n°376, du 29 mai 1997

Gap : cible des anti-sweatsho




Après plusieurs scandales, un dialogue original s'est instauré entre la marque et ses détracteurs, qui estiment que le code de conduite de Gap laisse encore à désirer.
En 1995, Mandarin International, sous-traitant de Gap au Salvador devient l'objet d'un scandale international pour répression syndicale. Ses salariés sont payés au-dessous du salaire légal, des journées de 12 heures leurs sont imposées, les locaux sont insalubres et ils subissent de mauvais traitements, révèle Human Rights Watch. Pourtant, la contre-enquête de Gap conclut que Mandarin est en accord avec les critères du code de conduite de l'entreprise adopté en 1993. Après une longue mobilisation associative et une menace de boycott, Gap cède en proposant de rompre son contrat avec Mandarin. Mais les militants qui brandissaient le boycott incitent alors l'entreprise à rester sur place et à améliorer les conditions de travail : c'est le début d'une collaboration originale dans ce pays, un contrôle indépendant est mené par les syndicats locaux et des organisations de défense des droits de l'homme, en collaboration avec les complience officers (surveillants éthiques) de Gap.
Suite à ce scandale, le code de conduite de Gap est renforcé en 1996, notamment par de meilleures procédures de surveillance.

Les scandales continuent

Cependant, bien que Gap dispose aujourd'hui de 60 complience officers dans le monde, la marque revient souvent sur le devant de la scène. En 1999, notamment, avec un procès encore en attente de jugement : au nom des 35 000 ouvriers de l'île de Saipan dans le Pacifique, Gap et 18 autres entreprises sont attaqués par des ONG américaines. En effet, Saipan fait partie du Commonwealth américain, et la législation du travail de ce pays doit y être appliquée. Mais alors que les vêtements portent la mention "made in USA", les conditions de travail y sont dignes de Mandarin. Autre exemple, en octobre 2000, un programme de la BBC dénonçant le travail des enfants dans une usine, June Textiles au Cambodge, qui a pourtant été plusieurs fois contrôlée par Gap, conduit la marque à mettre fin à son contrat avec celle-ci, malgré les protestations des ONG contre ce boycott.
Enfin, en avril 2001, le Centre de recherche sur les entreprises multinationales (SOMO), une ONG néerlandaise liée à Clean Clothes, en collaboration avec des syndicats du Lesotho, publie un rapport sur les conditions de travail dans ce pays : neuf heures de travail quotidien, sept jours sur sept, heures supplémentaires non-payées, bas salaires, déductions arbitraires de salaire pour absentéisme, harcèlement sexuel et répression syndicale sont dénoncés chez ce voisin de l'Afrique du sud où Gap a de nombreux sous-traitants. Pourtant, dès que le rapport sur le Lesotho est rendu public, Chantale Finney de Labour Behind the Label entre en contact avec Jacques Doughty, chargé de l'éthique au bureau de Gap en Angleterre. Depuis, la marque "vérifie les informations du rapport sur le Lesotho", mais elle a reconnu les syndicats locaux et entamé un dialogue avec eux.

Pas de salaire équitable

Chantal Finney regrette que l'entreprise reste sourde à la reconnaissance d'un salaire équitable dans son code de conduite, qui serait évidemment plus élevé que le salaire minimum en vigueur dans le pays, insuffisant et créant de ce fait un système d'heures supplémentaires exponentielles. Mais elle estime que "le code de conduite de Gap serait l'un des meilleurs s'il devenait une réalité chez les fournisseurs", et regrette surtout que les visites des complience officers soient en général annoncées et ne durent que quelques heures. Le principe d'un contrôle indépendant n'a été accepté par Gap que dans deux pays : au Salvador en 1995 et au Guatemala en 2000.

Naïri Nahapétian

15 janvier 2006

Conso. Le lancement des rabais perturbé par des alterconsommateurs.


par Gilles WALLON
QUOTIDIEN Libération : jeudi 12 janvier 2006

Glisser des boules puantes dans les poches des jeans et s'en aller quand ça commence à bien sentir l'oeuf pourri. C'est la méthode de protestation qu'un trio commando a testée hier à Paris au premier jour des soldes. Il voulait dénoncer «les enseignes adeptes de la sous-traitance aveugle» en faisant schlinguer leurs magasins «aux périodes de gros bénéfices». Le groupe était dirigé par le «sous-adjudant Marrant», un activiste qui, avant de s'en prendre à la grande distribution, vidait les pneus des 4 x 4 parisiens au sein du groupe des Dégonflés. Nom de la nouvelle opération : «La revanche des sales gosses».

Vers 16 heures, le trio sort du Gap de la rue de Rennes, près de Montparnasse, à Paris. Il est un peu déçu : «Ça n'a pas assez pué, les clients continuent à faire leurs courses. Il aurait fallu davantage que quatre boules.» Après s'être réapprovisionné en objets nauséabonds, le groupe prend la direction de H & M, à 200 mètres : là, discrètement, trois lascars balancent une petite dizaine de boules en cinq minutes chrono.

Très vite, près des caisses du rez-de-chaussée, ça commence à devenir insoutenable. La réussite est discutable : les clients continuent à acheter, l'air de rien, à part une fille qui grimace, se bouche le nez et s'en va d'un air dégoûté. Mais d'autres «missions» restent prévues, «aux heures de pointe des grands magasins»

Décès d'un garçonnet au Dakar

Un garçonnet d'une dizaine d'années est décédé ce vendredi après avoir été heurté par un concurrent auto du Dakar-2006 peu après le départ de la 13e et antépénultième étape à Labé, en Guinée.

L'accident s'est produit à 10 heures à environ 6 kilomètres du village de Kourahoye, 25 kilomètres après le départ de la spéciale.

Un jeune garçon d'une dizaine d'années, Boubacar Diallo, venu avec ses parents assister au passage du rallye, a été heurté par le véhicule N.420 de la catégorie auto alors qu'il traversait la route, a précisé l'organisation. Immédiatement secouru par les équipes médicales du rallye, le garçonnet devait malheureusement décéder au cours de son transport par hélicoptère vers Labé, a ajouté le communiqué du rallye-raid.

Le véhicule numéro 420, un Oscar 4x4 mené par l'équipage letton formé de Maris Saukans (36 ans) et Andris Dambis (47 ans), occupait la 14e place du classement au départ de l'étape menant à Tambacounda (Sénégal).

Lundi dernier, le motard australien Andy Caldecott (KTM) était décédé d'une chute survenue dans la 9e étape entre Nouakchott et Kiffa (Mauritanie).

(D'après AFP)

11 janvier 2006

La revanche des sales gosses



10/01/2006
Objet: attaque massive des magasins adeptes du système Nike.
La revanche des sales gosses !

retournement de situation qui assure une nouvelle intensité ou un nouveau pouvoir d'action (à quelque chose ou à quelqu'un)
la revanche de la raison sur l'obscurantisme.

En France un groupe de citoyens responsables à décidé de passer à l'action en combattant ce système. Ces attaques appelées "la revanche des sales gosses" consistent à infliger des coups financiers aux enseignes adeptes du système de la sous-traitance aveugle. A compter du 11 Janvier 2006 des boules puantes seront massivement déversées dans quelques magasins ciblés aux heures de pointe.
Nike, Reebok, GAP ou H&M... et d'autres dans le textile, l'habillement, mais aussi dans le jouet, le tapis, la chaussure et le cuir, fonctionnent tous selon le même modèle : le système Nike.
Ce système consiste à réduire l'entreprise à un siège social organisant la sous-traitance de la fabrication. Nike n'a pas d'usines. D'Indonésie au Pakistan, en passant par l'Inde, Sri Lanka, le Bangladesh et la Thaïlande, les représentants de ces multinationales recherchent l'entreprise, souvent artisanale ou parfois même constituée pour l'occasion, qui offrira le meilleur prix pour la fabrication d'un lot déterminé de marchandises pré-vendues sur le marché des pays riches. A l'autre bout de la chaîne il y a les enfants, mais aussi les femmes esclaves. Comme, par exemple, au Pakistan, où sont fabriqués à la main la plupart des ballons de football de la planète. Des milliers d'enfants travaillent pour presque rien, les ballons étant payé l'équivalent de 3,75 F l'unité à leur patron. Les dizaines de millions d'enfants, au travail, que ce soit en Asie, mais aussi en Amérique Latine, où le système Nike se développe, viennent de familles les plus démunies. Si le système Nike se développe c'est grâce à une chaîne de complicité - volontaires ou non - allant du "client" jusqu'au patron esclavagiste. Entre les deux, le sous développement , mais aussi les gouvernements qui ont leur part de responsabilité. Le Bureau International du Travail (BIT), après de longs débats, a décidé d'encourager la syndicalisation des enfants. Loin de soutenir le système d'exploitation infantile, ceci constitue le premier d'une longue marche vers le retour des enfants à l'école. Les "entreprises" comme Nike s'en sont déjà rendu compte. De plus en plus elles pratiquent le "saut de puce" en transférant leurs contrats dès qu'apparaît un signe de revendication... Un jour peut-être le saut de puce ne sera plus possible.
Les consommateurs ont des droits, les citoyens des devoirs !
Cette action est la dernière création du laboratoire mouvement spontané.